Bienvenue à Gapé
- 23 avril 2023 -
Cet article est le deuxième de ma série sur le Togo. Cliquez-ici pour voir les autres articles.
A mesure que l’on se rapproche du village la qualité de la route se détériore. Très vite nous quittons la route goudronnée pour rejoindre des chemins de terre. Au bout d’une heure de slalom entre les nids de poule, nous arrivons au village de Gapé (6.535759, 1.012894). Le long de la route, de nombreuses maisons se dressent pour former un hameau. Point de cases traditionnelles, mais des maisonnettes faites de parpaings et de plaques de taule. Garés à l’entrée du village, nous sommes surpris par cette voiture dans un état (très) délabré. Quelques jours plus tard nous la verrons même rouler (oui oui !).
Ici, absolument tout est réutilisé ! Les bouteilles plastique, les pneus, les pièces automobiles, (presque) rien n’est jeté. Malgré le fait qu’ils soient des champions du recyclage, certaines choses ne sont pas réutilisées comme les sacs plastiques et les poches d’eau potable car le plastique est bien trop fin pour en faire quelque chose. Malheureusement, ce qui n’est pas recyclé est simplement jeté au sol. Ici, comme dans presque tout le pays, il n’y a pas de ramassage d’ordures. Les habitants se débrouillent alors par leurs propres moyens, c’est à dire tout jeter par terre et quand il y a en a trop, tout brûler.
À peine avions nous posé un pied dehors que des dizaines d’enfants habillés de la tête au pied d’un uniforme beige, courraient vers nous en criant « Yovo ! Yovo ! ». En éwé, la langue locale (prononcer évé), « Yovo » signifie « blanc ». Ici, une petite seconde suffit pour se faire repérer à des dizaines de mètres. Les enfants étaient fous de joie de voir des étrangers, ils arrivaient de l’école, de plus en plus nombreux. On nous conduisit ensuite dans notre logement pour les trois prochaines nuits, un lieu au calme avec un très beau patio. Nous y avons installé nos paillasses et moustiquaires afin que tout soit prêt avant le coucher de soleil.
Avant de commencer la préparation du repas, nous sommes allés chercher de l’eau au village voisin qui possède un forage. Nous ne nous attendions pas à recevoir un tel accueil ! Il fut tout simplement extraordinaire. Enfants et parents sont venus à notre rencontre et nous ont accueilli avec des chants traditionnels togolais. Après avoir nous aussi chanté quelques chants français (une souris verte, ….) et après avoir rempli les bidons d’eau, ils ont commencé à danser, chanter, nous entraînant avec eux ! Nous avons installé une enceinte et dansé avec eux pendant une bonne vingtaine de minutes sans interruption. Cette soirée a été l’un de mes moments préférés du voyage.
Le lendemain matin, nous commençons la construction de l’aire de jeu avec en tête Ewoenam nous donnant la marche à suivre. L’aire de jeu est presque essentiellement composée de pneus récupérés. Ewoenam a tout imaginé lui même en s’inspirant de photos qu’il a trouvé sur internet. Nous avons ainsi construit une moto, une voiture, des « tapes fesses », une balançoire ainsi qu’un petit parcours d’obstacles. La construction n’a pas été une tâche facile ! Nous avons commencé par découper les pneus, à la machette d’abord puis au cutter quand il y avait besoin de précision. Ensuite, nous avons assemblé les pneus à l’aide de vis afin de monter la structure. Enfin, il ne reste plus qu’à peindre l’ensemble et le tour est joué ! Une belle aire de jeux toute neuve. Au total, cela nous a pris 3 jours avec l’aide de nombreuses personnes du village.
La découverte de l’aire de jeu par les enfants a été un moment merveilleux. Une grande partie du village était réunie, y compris le comité. Bien évidemment l’ensemble des enfants étaient présents et prêt à se jeter sur les jeux dès qu’ils en auraient la permission. L’après midi a commencé avec un discours des membres du comité, remerciant l’association Katsatsa France Togo pour la construction de l’aire de jeu puis par un discours de l’association afin de remercier le village pour l’accueil reçu. Au Togo, un moment joyeux est toujours accompagné de musique ! Le comité a alors sorti les djembés et nous avons dansé tous ensemble sur la musique togolaise. Les enfants ont enfin pu sauter sur leurs jeux. Les petits comme les plus grands grimpaient sur la moto ou le kart géant, les plus sportifs quant-à-eux traversaient le parcours d’obstacles à toute vitesse et les plus joueurs se balançaient sur les tapes fesses. Quelques chanceux ont eu la chance de grimper sur la balançoire leur procurant un fou rire immédiat. C’était impressionnant de voir la joie que procurait cette simple aire de jeu aux enfants.
Les trois jours passés au village ont été un moment de rencontre incroyable mais il est temps pour nous de continuer notre périple. Retrouvez la suite de nos aventures dans le prochain article consacré aux alentours de la ville de Kpalimé.
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